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octobre 1592. 283
et de leurs sujets, et par les oppositions que le roy dc Navarre peut y mettre.
Le dimanche 4 d'octobre, on apprit que le cardinal dc Gondy étoit parti de Noisy pour aller à Rome, avec le marquis de Pisani; et que le légat, informé de ce départ, avoit écrit à Fun et à l'autre: au premier, pour lui défendre d'aller à Rome, parce que le Saint Pere ne vouloit point entrer en commerce aucun avec le roy de Navarre; et au second, pour l'avertir qu'il risquoit grandement d'entrer dans les Etats du Pape.
Le vendredy 9 d'octobre, quelques Parisiens revenant de la campagne s'étoient apperçus que le fort que le Roy faisoit bâtir dans Tisle de Gournay étoit deja fort avancé, et que bientôt il seroit en état d'empêcher Paris de recevoir des vivres, par la riviere de Marne : ils s'imaginèrent que le Roy vouloit affamer Paris. Les premiers qui entendirent leurs discours tomberent dans la même crainte, ceux-ci en entraînèrent d'autres : ensorte que dans moins d'une heure la crainte de mourir de faim fut répandue dans tout Paris, et donna sujet à de grands murmures contre le gouvernement. Dès ce jour, ce fort fut appellé Pillebadaut.
Le même jour fut reçue nouvelle de la défaite d'Africain d'Anglure d'Amblise, grand marechal de Lorraine, par le marechal de Rouillon, qui, conduisant les reistres sur les frontieres de Champagne, l'attaqua dans la ville de Beaumont, où d'Amblise fut tue au premier choc d'un coup de pistolet dans la tête. Cet événement donna occasion aux vers suivans, sur le nom du maréchal de Rouillon, Henry de La Tour. ,
Qui d'un fer vient heurter la pierre, En fait sortir le feu soudain.
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